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Feugham vision
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8 novembre 2009

Humour et rires au Ccf de Yaoundé

Humour : Les délires d’Armstrong

Le comédien a promené un miroir peu reluisant sur la société camerounaise vendredi dernier à Yaoundé.

«Spectacle en création, mon œil !» n’a pas manqué de s’exclamer un spectateur au sortir de la représentation de vendredi dernier au centre culturel François Villon de Yaoundé (Ccfvy). Un One man show de 60 minutes qui a laissé plus d’un pensif sur la société dans laquelle vivent les Camerounais en ce moment et qui n’est pas des plus facile à vivre. Comment imaginer en effet que «L’unique chose à dire» écrit par le dramaturge et comédien Wakeu Fogaing qui venait de faire salle comble à Maroua en soit encore à l’état de création comme voulait le laisser croire son créateur ? Dans tous les cas, c’est d’une représentation de bon niveau qu’il fût question en cette soirée où le rire fût pour une fois la chose la mieux partagée.

Le public n’a en effet pas boudé son plaisir. Lui qui saluait chaque sketch d’applaudissements ou de réactions fort inspirés qui se voulaient contribution au déroulé de ces histoires de bon buveur qui ne voit plus le monde que sous le prisme de Bacchus. Au fait, l’on ne s’est pas empêché de se demander ce qui avait bien pu décider un homme d’un âge fort respectable à s’abandonner à l’alcool, au point d’en devenir un inconditionnel et de sacrifier tout ce qu’il avait bâti jusqu’alors, de faire table rase d’un passé pourtant pas honteux du tout. D’aucuns diront qu’il était désabusé, ou encore qu’il n’avait que trop avalé des couleuvres dans un environnement où les plus méritants ne sont pas toujours invités à la table du partage et doivent se contenter des miettes si jamais il en reste.

Numéro
Toujours est-il que la force des textes de ce One man show a transpiré d’une interprétation remarquée. Jusque là, le public de Yaoundé avait connu Noubissi Tchoupo, Armstrong pour le côté artiste, comme membre éminent de la compagnie Feugham basée à Bafoussam. Avec cette interprétation, il gagne sans doute là les galons d’un artiste sur lequel il faille compter désormais. Lui qui sut admirablement jouer les rieurs, mieux qui sut embarquer les spectateurs dans son odyssée finalement très cérébral. Un numéro qui n’était pas sans rappeler un autre, «Les histoires de M. Nimportequi» qui fait la fortune de Wakeu Fogaing depuis quelques années maintenant et qui sera de retour très prochainement sur les planches du Ccfvy. Ou encore à cet autre, «La vie privée de Dovie Kendo» que l’artiste basée à Douala transportera en novembre prochain sur les planches d’Europe pour une tournée. Tous deux commis par Wakeu Fogainnoubissi3g, le directeur artistique de Feugham.

Si la performance de Armstrong fût convaincante, comment passer sous silence le travail de mise en scène, avec ses classiques musicaux sortis de l’imaginaire des colonnes comme James Brown ou Fela Kuti. Où encore ces lumières qui contribuèrent à focaliser l’attention sur la scène où Armstrong semblait s’amuser comme un gamin tout en débitant des propos destinés à tromper l’ennui et qui étaient en réalité une invite à réfléchir sur la vie comme elle va –mal- au quotidien. Une expression de mal être social tout en délires qui aura eu le mérite de chasser le temps d’une heure l’ennui des uns ou le mal vivre des autres. Car après tout, et comme l’a relevé Armstrong, personne «ne veut mourir ni aujourd’hui ni demain». Quoi qu’il en soit, demain sera toujours un autre jour, avec ses angoisses et ses délires puisque sous les tropiques, la vie ne donne jamais le temps de s’ennuyer!

Parfait Tabapsi

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